LES MASQUES

Une décision gouvernementale qui s’oppose à sa propre expertise

Le 18 juillet 2020, le masque est devenu obligatoire dans les lieux publics fermés. Mais nous allons ici établir une chronologie des évènements entourant cette décision et montrer que le gouvernement a prit une décision qui était contraire à la science. Et ils en étaient pleinement conscient.

Le 04 mars 2020, dans une entrevue à Télé-Québec Horacio Arruda affirme ceci :

« Les gens ont l’impression que les masques vont les protéger, les masques c’est pour la personne qui est malade pour l’empêcher de contaminer d’autres personnes. Mais si vous portez un masque toute la journée, un ce n’est pas confortable, deux c’est sûr que vous allez faire des affaires comme ça (en touchant son visage), vous allez vous forcer la main de même (en passant les mains sous son nez et sur sa bouche) après avoir touché des zones contaminées. Le masque donne une fausse impression de protection parce qu’on le voit, mais on ne voit pas les microbes dans la main. »

Le 18 mars 2020 sur la page Facebook du premier ministre François Legault, est diffusé une vidéo ou on entend Horacio Arruda dire ceci :

« On me pose souvent la question : dois-je porter un masque toute la journée? Le masque n’est pas un moyen de prévention des infections dans la communauté. Le masque est réservé particulièrement dans un épisode de soins. Le patient malade va recevoir un masque pour qu’il ne contamine pas les autres. Le médecin ou le professionnel de la santé qui va examiner le patient va porter le masque de façon protocolarisée, c’est-à-dire que cela se fait dans un contexte très court et il y a toujours la chose la plus importante qui est le lavage des mains. Si vous voulez prévenir les infections, ce n’est pas en portant le masque autour de vous, en touchant les objets en jouant avec le masque, en le portant à vos yeux et à votre nez que vous allez vous protéger. Dans les faits, si vous voulez vous protéger, ce n’est pas le masque qui est important : Lavez-vous donc les mains. »

Il existe plusieurs autres occasions, ou le directeur de la santé publique du Québec, Horacio Arruda, insiste sur l’inutilité du masque dans la communauté et son utilité dans des zones spécifiques de l’hôpital pour un temps limité et non pas dans tout l’hôpital.

Le 12 mai 2020 François Legault porte pour la première fois un masque lors d’une conférence de presse. Il est accompagné comme d’habitude par Horacio Arruda et Danielle McCann qui était ministre de la santé du Québec.

Le masque n’était pas obligatoire au Québec à ce moment-là. Les journalistes lui demandent donc pourquoi il ne rend pas le masque obligatoire.

Question :

« Le masque, vous êtes arrivé, vous avez voulu passer un message très clair, on est à la 61ème journée aujourd’hui que vous faites des points de presse, que le confinement a débuté et qu’il y a des mesures. Pourquoi ne pas le rendre obligatoire à Montréal, entre autre dans le transport en commun. Qu’est-ce qui vous empêche de le faire? Est-ce une question d’image? Pourquoi ne le faites-vous pas? »

Réponse de François Legault :

« Il y a plusieurs raisons, … j’ai fait express de porter un masque artisanal fait à la main … Légalement avant de rendre une consigne obligatoire, il faut être certain qu’elle soit efficace. Il faut être capable légalement de pouvoir supporter une obligation, pour l’instant ce n’est pas évident qu’il y a un succès assuré à porter un masque, cela dépend entre autre du tissus, cela dépend de la façon dont il est porté etc, etc. »

Question :

« Quand vous avez passé les règlements sur les mesures sanitaires, cela vous donnait des droits qui vous permettaient d’imposer des choses. Pourquoi légalement vous ne pouvez pas le faire? Je ne comprends pas l’aspect légal. Expliquez-moi clairement quel est l’aspect légal qui vous empêche d’exiger de porter un masque. »

Le premier ministre passe la parole à Horacio Arruda qui a travaillé sur l’aspect légal. Et Horacio Arruda dit :

« Un, il y a les enjeux avec la charte des droits et libertés qui n’est pas interprété de la même façon d’un pays à un autre … le masque n’est pas reconnu comme un élément très efficace, il peut corresponde à 20 % de la filtration d’un autre type de masque etc… Mais on le recommande fortement à tout le monde. En fonction de ce que l’on va être capable d’observer, on va avoir des justificatifs à ce moment d’utiliser la loi de la santé publique au-delà des droits et libertés. Les gens ont l’impression que c’est parce que l’on ne porte pas le masque dans la communauté qu’on explique la transmission communautaire qu’on a actuellement. La preuve n’est pas faite, mais on n’est pas non plus contre, mais on essaye de l’intégrer dans ce que l’on appelle l’étiquette respiratoire. »

Il ressort de cette conférence de presse que la loi, en particulier la charte des droits et libertés ne permet pas d’imposer le masque (ou n’importe quelle mesure), sans avoir fait la preuve scientifique de son efficacité.

Le 13 juillet 2020 contre toute logique, François Legault annonce ceci en conférence de presse :

« Je vous annonce officiellement qu’à partir de samedi prochain, le 18 juillet, le masque va être obligatoire partout au Québec dans tous les lieux publics fermés comme les commerces. »

On est passé du masque est potentiellement dangereux dans la communauté entre le 4 et le 18 mars 2020, au masque y est obligatoire le 18 juillet 2020. On croirait donc, qu’il y a une étude qui est venue démontrer que les certitudes des mois de mars à mai du directeur de la santé publique Horacio Arruda étaient fausses et que le masque est devenu un incontournable, sinon très important pour vaincre la menace du covid-19.

Les faits démontrent que non, il n’y a aucune étude qui le démontre. En fait il y a une étude qui tend même vers la position contraire.

Le 21 septembre 2020 L’INSPQ (l’institut national de la santé publique du Québec) publie l’étude suivante :

Efficacité des méthodes barrières pour protéger contre la covid-19 dans les environnements de travail et personnels : revue systématique de la littérature scientifique avec méta-analyse.

On peut lire dans les résultats :

Il manque de données scientifiques fiables pour juger de l’efficacité ou de l’inefficacité du couvre-visage dans la population générale.

Donc plus de deux mois après avoir rendu le masque obligatoire l’INSPQ vient avec une méta-analyse confirmer ce qui était connu depuis le mois de mars. Il n’y a pas de preuve de l’efficacité du masque. Pourtant, le gouvernement a rendu le masque obligatoire.

On pourrait se dire que le directeur de la santé publique et son équipe rapprochée dispose d’informations que l’INSPQ n’a pas. En réalité non! Le même jour, il y avait une conférence de presse. Un journaliste a relancé Horacio Arruda sur le sujet.

Question :

« Mr Horacio Arruda, vous avez sans doute vu les conclusions ou le manque de conclusion de l’étude de l’INSPQ sur le port du masque. Que faites-vous de ces résultats-là? Ce qu’on nous dit en réalité est qu’on n’est pas capable de conclure que le port du couvre-visage a un effet. Est-ce que ce n’est pas un peu tirer dans votre propre filet? »

Réponse d’Horacio Arruda :

« Écoutez, il faut comprendre que l’institut national de la santé publique doit sortir des recommandations ou des avis ou carrément un état de la situation sur la base de ce que l’on appelle la rigueur méthodologique. Prouver l’efficacité du couvre-visage dans le contexte d’une pandémie, dans des contextes culturels très différents d’un pays à l’autre, avec les limites que les études observationnelles ont, c’est normal qu’on arrive à une conclusion que l’on ne peut pas démontrer l’efficacité ou la non efficacité. C’est une façon de s’exprimer en termes de science qui est très habituelle. Mais nous on pense qu’en regardant les expériences à partir des éléments observatoires, même si on peut dire que ne peut avoir une certitude scientifique avec une étude contrôlée. C’est-à-dire, un pays ou on met les masques et un pays ou on n’en met pas et ayant exactement la même exposition. Nous on considère qu’il y a suffisamment de données, d’ailleurs l’OMS l’a fait aussi, on considère que le couvre-visage pourrait avoir un effet, quel est-il, cela pourrait dépendre de la qualité du couvre-visage? Mais en plus biologiquement parlant, le fait qu’on diminue la quantité de gouttelettes qui s’échappent, il y a surement un effet mais dont l’ampleur et la quantité reste encore à déterminer. Peut-être qu’on ne sera jamais capable de le prouver parce que ce genre d’étude serait éthiquement non adéquate. »

Le journaliste :

« Vous n’avez pas l’impression que les anti-masques vont pouvoir se servir de cette étude qui aboutit à un manque de conclusion à leur avantage? »

Horacio Arruda répond :

« Tout à fait les anti-masques vont pouvoir l’utiliser mais vous comprendrez que nous ne devons pas non plus faire dire à la science se quelle ne peut pas dire. Quelque part moi je considère que quand il y a des effets d’un vaccin ou d’un autre, il faut être en mesure d’être transparent, les gens sont intelligents, les gens peuvent comprendre qu’on n’a pas été capable de le prouver scientifiquement parlant. Comment les gens vont l’utiliser cela va dépendre bien entendu, mais moi je vous recommande fortement de le porter. Dans le contexte actuel, certains pays semblent avoir démontrés une baisse avec ça, mais comme je vous le dis encore, je ne pense même pas que l’on sera capable d’ici un an d’avoir une étude contrôlée qui va être en mesure de le faire. Ça ne sera pas éthique d’exposer des gens avec l’information que l’on a, et dire ne portez pas le masque, on va voir si vous allez l’attraper pour comparer avec un groupe qui a porté le masque. »

Horacio Arruda avoue donc qu’il n’y a aucune science qui soutient l’obligation du port du masque. Que ce n’est qu’une conjecture et que même dans un an, ils ne seront pas capables de démontrer l’efficacité du port du masque.

Comment ont-ils fait pour passer outre les réticences juridiques qu’ils ont eux même exprimé le 12 mai 2020? Comment ont-ils fait pour passer outre l’article 1 de la charte canadienne des droits et libertés qui stipule que :

La Charte canadienne des droits et libertés garantit les droits et libertés qui y sont énoncés. Ils ne peuvent être restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d’une société libre et démocratique.

Ainsi le gouvernement du Québec a imposé le port du masque en particulier sans avoir la preuve scientifique de son efficacité. Et en étant pleinement conscient de cela.